michel fourniret : le monstre des ardennes

Il est l’un des tueurs en série les plus méthodiques et froids de l’histoire criminelle française. Michel Fourniret, surnommé "le monstre des Ardennes", a enlevé, violé et assassiné de jeunes filles pendant plus de 15 ans, laissant derrière lui une traînée de victimes et un mystère glaçant. Mais derrière son impassibilité se cache une enquête tentaculaire, longue de plusieurs décennies, parsemée d’erreurs judiciaires et de fausses pistes… jusqu’à la chute finale.

 

Né en 1942, Michel Fourniret grandit dans une France d’après-guerre, marqué par une obsession maladive pour la "pureté féminine". Il nourrit très tôt des pulsions pédocriminelles, qu’il assouvit en commettant des agressions sexuelles dans les années 1980. Arrêté en 1984 pour plusieurs attentats à la pudeur, il est condamné à 7 ans de prison. C’est derrière les barreaux qu’il croise Monique Olivier, une femme solitaire et manipulable avec qui il échange des lettres. Une correspondance macabre débute.

 

Fourniret se livre sur ses fantasmes, et Monique Olivier l’encourage, lui offrant même son aide à sa sortie. 

 

Libéré en 1987, Fourniret ne perd pas de temps. Avec Monique Olivier, devenue sa complice et épouse, il met en place un stratagème redoutable : Elle joue la femme en détresse, demandant de l’aide à de jeunes filles. Une fois la proie en confiance, Fourniret surgit et l’enlève. La victime est ensuite violée, assassinée et enterrée dans des lieux isolés. 

 

Parmi ses premières victimes, on retrouve : 

Isabelle Laville (17 ans, 1987) : enlevée alors qu’elle rentrait du lycée. Son corps ne sera retrouvé que 18 ans plus tard, en 2006. 

Jeanne-Marie Desramault (22 ans, 1989) : une jeune étudiante enlevée à la gare de Charleville-Mézières.

Élisabeth Brichet (12 ans, 1989, Belgique) : disparue alors qu’elle se rendait chez une amie.

 

Pendant des années, aucun lien n’est fait entre ces disparitions. Fourniret change de régions, passe entre les mailles du filet, et nargue la justice. 

 

Le 26 juin 2003, Fourniret tente d’enlever Marie, une adolescente de 13 ans en Belgique. Mais cette fois, la proie lui échappe. Marie saute du véhicule en marche et court prévenir la police. C’est le début de la fin pour Fourniret. Grâce à la description de la jeune fille, la police belge remonte jusqu’à lui et l’arrête. Mais à ce stade, les enquêteurs ne savent pas encore qu’ils tiennent un tueur en série.

 

Tout bascule un an plus tard. En 2004, sous la pression des enquêteurs, Monique Olivier craque. Elle balance tout : les meurtres, les corps enterrés, le rôle qu’elle a joué dans les enlèvements. L’horreur éclate au grand jour. Fourniret est un prédateur de l’ombre qui a sévi impunément pendant plus de 15 ans.

 

Les fouilles commencent. La police exhume plusieurs corps, certains enterrés depuis 1989. La traque de la vérité se transforme en une enquête colossale. 

 

Un détail sordide intrigue les enquêteurs : Fourniret évoque un "trésor" caché en France, issu d’un braquage célèbre. Les policiers font alors un lien avec l’Affaire du Gang des postiches, un groupe de braqueurs parisiens des années 1980. L’un des membres du gang, Jean-Pierre Hellegouarch, avait confié à sa compagne Farida Hammiche qu’il avait caché un magot issu d’un braquage. Fourniret se lie d’amitié avec elle et l’assassine en 1988, avant de s’emparer du trésor. Il finance ensuite l’achat de son château dans les Ardennes avec cet argent.

 

En 2008, Michel Fourniret est jugé pour sept assassinats. Face aux familles des victimes, il reste impassible, froid, calculateur. 

Son attitude choque : il manipule les enquêteurs, distille des vérités incomplètes, retient volontairement des informations. Il est condamné à la perpétuité incompressible, une peine extrêmement rare en France, réservée aux criminels jugés irrécupérables.

 

Monique Olivier, sa complice, est également condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 28 ans. 

 

Jusqu’à sa mort en mai 2021, Fourniret garde des secrets. Il laisse sous-entendre qu’il a fait plus de victimes. - Il évoque des corps jamais retrouvés.

 

Il joue avec la douleur des familles, révélant au compte-gouttes des informations. Les enquêteurs le soupçonnent d’être impliqué dans plusieurs autres disparitions, dont celle d’Estelle Mouzin (9 ans, 2003). 

 

Ce n’est qu’en 2020, après 17 ans de mensonges, qu’il finit par avouer le meurtre d’Estelle, mais meurt avant de pouvoir être jugé pour ce crime. 

 

Michel Fourniret restera l’un des tueurs en série les plus effrayants de France. Son intelligence froide, sa capacité à manipuler, et son absence totale de remords en font un prédateur unique, un monstre méthodique qui a tué dans l’indifférence pendant des décennies. Mais ce qui terrifie encore aujourd’hui, c’est l’idée qu’il a peut-être emporté avec lui des secrets, laissant derrière lui des familles en quête de réponses qui n’arriveront peut-être jamais.

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